Intersaison proA : Nancy et Roanne – Les outsiders en embuscade

Roanne
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Nancy
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Ces deux équipes là auraient pu être placée dans le même panier que nos trois « euroleaguiens », mais le fait justement que la compétition reine leur échappe nous incite à les positionner comme outsiders. Et quels outsiders ! Parce qu’à en scruter leur effectif, ces deux là n’ont pas grand-chose à envier à l’ASVEL, au Mans ou à Orléans.

Nancy : moins dense mais plus équilibré

Sous l’euphorie de la qualification en Euroleague, Nancy avait vu grand l’an dernier, très grand. En recrutant un effectif digne d’un « all star game », les Lorrains avaient sûrement composé la meilleure équipe jamais vue en France, une équipe censée écraser le championnat… sur le papier tout du moins. Parce que dans les faits, Jean-Luc Monschau a eu bien du mal à mettre tout ce beau monde en musique. Cette année, point d’Euroleague et un recrutement plus modeste. Peut-être un mal pour un bien.

Handicapé toute la saison par un pari raté de confier la mène à deux joueurs qui ne sont pas de purs meneurs, Monschau rectifie le tir cette année. Si Tchicamboud, qui ne s’en est pas si mal tiré l’an passé, conserve son poste de titulaire à la mène, le coach veut confier un vrai rôle à Saidou Njoya, percutant avec les espoirs.

En revanche, John Cox, totalement perdu au poste 1 est repoussé sur les ailes, où on connaît sa valeur. Il viendra donc prendre la place d’un Michel Morandais qui a eu bien du mal à se faire à son rôle de remplaçant, et qui repart pour l’Italie où il avait explosé ces dernières années. Aussi insignifiante qu’elle puisse apparaître, la vraie plus-value du recrutement lorrain sur les ailes se nomme peut-être Lesly Bengaber. Loin du standing des noms passés avant lui, ce dernier devrait pourtant apporter la touche qui manquait l’an passé. Joueur d’équipe complet, Bengaber est un habitué de la proB mais a déjà goûté à la proA de 2006 à 2008. Cette saison, il tournait dans l’antichambre avec Clermont à 11 pts, 3 rbs, 3 pds et 2 int.

A l’intérieur, le tronc d’arbre Akingbala et le shooteur Stephen Brun sont de retour. En revanche, avec la retraite de Cyril Julian et le départ de Samnick, il a fallu retrouver un vrai joueur d’impact. Et Nancy a frappé fort en recrutant Marcus Slaughter dans ce même rôle de « shaker », qui sort d’une saison très aboutie avec Le Havre (16 pts et 9,5 rbs pour 21,5 d’évaluation).

Dernière touche apportée à l’effectif, le départ de Lamayn Wilson laisse un goût amer pour tous les amateurs de basket. Frustré car mal utilisé par Monschau dans un rôle unidimensionnel de shooteur à 3 points, Wilson, pourtant l’un des seuls nancéens capables de faire basculer un match sur ses coups de folie, et s’en est allé monnayer son talent du côté de la Turquie. Kaniel Dickens arrive en remplacement dans un même rôle de 4/3 polyvalent, athlétique et adroit. Passé notamment pas l’Espagne et l’Ukraine, Dickens sort d’une saison intéressante en D2 italienne avec Varese (13 pts et 7 rbs) mais devra gagner sa place.

Autour des deux frères Greer, Nancy sera donc encore l’un des grands favoris du championnat. Mais regarder jouer Ricardo Greer et cantonner des joueurs, aussi talentueux soient-ils, dans un rôle contre-nature (cf Cox et Wilson) ne suffit pas. Eu égard à l’effectif dont il disposait, Jean-Luc Monschau doit se faire pardonner sa saison ratée avec une équipe rééquilibrée.

Meneurs : Steed Tchicamboud – Saidou Njoya
Extérieurs : John Cox – Ricardo Greer – Jeff Greer – Lesly Bengaber
Intérieurs : Akin Akingbala – Marcus Slaughter – Stephen Brun – Kaniel Dickens

Roanne : talent, jeu rapide et feu d’artifice offensif : c’est Noel !

De l’aveu même de Jean-Denys Choulet, la saison écoulée a été l’une des plus difficiles de sa carrière. Non pas sportivement mais humainement. Entre le lunatique Aaron Harper, l’instable Mohammed Koné ou l’énigmatique Chris Monroe, le coach roannais ne manquait pourtant pas de talents. Ajoutez à cela la blessure de Taj Gray qui surdominait la proA jusque là et l’éviction mystérieuse de Sommerville au profit du décevant Curtis Sumpter, et vous comprendrez pourquoi Choulet souhaite oublier cette saison et vite.

A la mène, l’entraîneur de Roanne tente pour cette nouvelle saison un pari étonnant : se doter de 3 meneurs aux profils très comparables : le titulaire Pellin (qui tentera de reprendre sa marche en avant après une saison en demi-teinte) sera suppléé par l’ex-Dijonnais Souleymane Diabaté (qui tentera de gagner sa place, barré qu’il était à la JDA par les meneurs américains), et par séquence par Pape-Philippe Amagou, qui tiendra un rôle d’électron libre sur les postes 1 et 2 après une saison très correcte dans le sur-physique championnat grec. Avec ce trident, Choulet dispose donc de 3 micro-meneurs réputés défenseurs intraitables, à même de mettre une pression constante sur le meneur adverse pendant 40 minutes… de quoi faire déjouer pas mal d’équipes.

Sur le poste 2, il sera bien difficile de prolonger la lignée des arrières de très gros calibre dont s’est fait une spécialité JDC (Spencer-Rush-Monroe). Pourtant, le coach a prévenu que Ralph Sims, le nouveau venu, était de cette trempe, après avoir connu deux clubs en Turquie l’an passé (18,5 pts dans le premier puis 13,4 dans le second).

A l’aile, Roanne a frappé un gros coup avec un joueur estampillé NBA. Si David Noel a été drafté en 37e position, il a goûté à la NBA sans jamais si imposer. Mais il a à son actif un parcours universitaire percutant dans la très prestigieuse fac de North Carolina. Depuis, il a survolé l’an dernier l’exotique championnat philippin, terminant MVP de la compétition, et vient faire parler ses grosses qualités athlétiques dans une proA qui raffole de ce genre de joueurs.

Dans la peinture, Roanne risque bien d’être cette année encore injouable. Le gros coup de l’intersaison est bien sûr d’avoir retenu Uche Nwonsu. Ce tank au physique unique dans le championnat devrait encore enfoncer tout le monde sous le cercle. A ses côtés, Choulet a attiré celui qui pourrait bien être le parfait complément du nigérian, en la personne de Dylan Page. Un temps en contact avec Salyers, Roanne a finalement jeté son dévolu sur Page, moins athlétique mais tout aussi complet. Polyvalent à défaut d’être explosif, le grand pivot blanc, Nick Lewis vient compléter l’ensemble pour former une raquette de fort belle facture… et tout simplement un effectif impressionnant.

Meneurs : Marc-Antoine Pellin – Souleyman Diabaté
Extérieurs : Pape-Philippe Amagou – Ralph Mims – David Noel – Etienne Brower
Intérieurs : Uche Nsonwu-Amadi – Dylan Page – Nick Lewis – Samba Dia

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