JDA 2013 vs JDA 2012

Le recrutement de la JDA désormais bouclé, il est grand temps de scruter (au moins sur le papier) l’évolution de l’équipe. On craignait le pire avec les départs de cadres Melody et Leloup, et à première vue, le staff dijonnais s’en est sorti de fort belle manière.

Meneur :

Campbell peut-il devenir le boss que Jean-Louis Borg essaie de façonner ?

Un « tiens » vaut mieux que deux » tu l’auras ». C’est sûrement avec cette maxime en tête que Jean-Louis Borg a choisi de reconduire à l’identique son poste de meneur de jeu. A défaut d’être flamboyant, le duo Campbell-Mutuale est solide. Peu de risques donc pris par Jean-Louis Borg. Débarrassé de la pression de sa première saison en Europe, TJ Campbell ne semble que pouvoir progresser. Doté d’un tir fiable à l’extérieur, il manque encore de constance en terme de vélocité offensive et défensive. Mais on l’attend surtout au niveau de l’attitude. Le départ des tauliers Melody et Leloup doit lui permettre de s’imposer comme un patron de cette équipe et de donner de la voix mais il devra pour cela forcer sa nature.

Malela Mutuale a été discret l’an passé mais est à créditer d’une bonne fin de saison. Il a su solidifier son jeu et amener un peu de punch quand l’équipe en avait besoin. Là encore un choix logique de Borg qui a préféré garder un joueur rompu à son système plutôt que de perdre à nouveau six mois à reformer un autre joueur.

Verdict : Si l’on considère que ce duo doit progresser par rapport à l’an passé : Avantage JDA 2013

Arrière :

Tony Dobbins, le nouveau boss de la JDA sur le terrain et dans le vestiaire ?

Un seigneur s’en va. David Melody a raccroché après 3 ans de bons et loyaux services à la JDA. L’âme de cette équipe s’en va un peu avec mais Borg a su retrouver le joueur qui se rapprochait peut-être le plus de Melody en proA, Anthony Dobbins. Exactement le même profil de poste 2 ultra défensif, capable de dépanner sur le poste 1, capable de pointer une fois de temps en temps au-delà des 20 points, bref la copie conforme. Au rayon des différences, Dobbins est probablement un peu moins shooteur mais plus explosif. Il ouvrira aussi beaucoup plus son clapet là où Melody était davantage un leader par l’exemple. Au final, la JDA y a probablement un peu gagné tant Melody semblait en bout de course l’année dernière, là où Tony Dobbins parait lui en avoir encore un peu sous la semelle.

En back up, on retrouve toujours l’énigme Lens Aboudou. Solide et parfois brillant en début d’année dernière, il est totalement passé sous les radars par la suite. Entre blessure et confiance toute relative du coach, difficile de démêler le vrai du faux mais Aboudou devra encore batailler ferme pour se faire une place au soleil.

Verdict : Sur le strict point de vue de la bataille des papys, Dobbins semble plus frais que Melody : Avantage JDA 2013

Ailiers :

Auteur d’une deuxième partie de saison énormissime, Jérémy Leloup s’en est allé tâter de l’Euroleague à Strasbourg et il sera très dur à remplacer. Après un faux départ en 2012 (contrôlé positif au cannabis), le repenti Mikal Riley revient donc en 2013 pour montrer l’étendue de son savoir-faire. Sur le plan du talent pur, Riley est certainement supérieur à Leloup. Il faudra cependant qu’il parvienne à trouver la même place dans l’effectif et ce n’est pas chose gagnée. Dans un profil très complet, Riley est peut-être un poil moins scoreur que Leloup mais Jean-Louis Borg lui a trouvé un remplaçant idoine avec Antoine Mendy.

Mendy peut-il être l’attaquant naturel qui manque à cette équipe ?

Le Franco-Sénégalais s’était révélé à Reims il y a quelques saisons en proA où il en était le top scoreur. Après des années à Pau, il débarque donc à Dijon pour remplacer le décevant Larry Owens. Frustre en attaque, Owens ne devrait pas soutenir la comparaison avec Mendy qui est scoreur plus naturel (même s’il a une tendance à arroser parfois). En revanche, Owens était un partenaire idéal alors que Mendy débarque lui avec une réputation de joueur au caractère plus affirmé.

Verdict : Difficile pour Riley de se glisser dans les chaussures de Leloup mais il bénéficie d’un back-up solide avec Mendy : Egalité

Ailiers forts :

Une fois encore, Andre Harris nous l’a joué « je t’aime moi non plus » à l’intersaison. Des re-signatures toujours difficiles à accoucher avec lui mais il sera bel et bien là cette année encore. Il a démontré d’indéniables progrès défensivement (ce qui était sa grande faiblesse) l’an passé mais agace un peu par son côté très unidimensionnel en attaque. Usant et abusant de son shoot à 4-5 mètres, il en devient un peu prévisible même s’il reste toujours plutôt efficace. Lui qui a su monter son niveau de la N1 vers la proB puis de la proB vers la proA semble atteindre un plafond de compétence. Mais peut-être nous fera-t-il mentir ?

De la hargne et du combat : voilà ce qu’on attend de Sambou Traore

Pour le seconder, les 208 centimètres de l’inoubliable Paul Miller ne hanteront plus les raquettes dijonnaises. Pas assez mobile le grand blond aux yeux de Jean-Louis Borg qui est plus à l’aise avec les petits formats. Arrive donc Sambou Traore (1,98m en provenance de Limoges), un profil à première vue plus nerveux et donc davantage adapté au championnat de France et au coaching « Borguesque » que Paul Miller. Ce remplacement a été accueilli par de nombreux applaudissements, probablement plus liés par la déception engendrée par Paul Miller que par le niveau de Traore lui-même. Ce dernier reste en effet un joueur moyen à l’adresse très suspecte pour un intérieur et dont l’écot en proA n’a jamais été transcendant (5pts et 3 rbs tout au plus dans sa meilleure année à Clermont). Il fut plus à l’aise durant ses passages en proB, avoisinant les 10 pts et 7 rbs par moment.

Verdict : Une stagnation possible de Harris et une plus-value de Traore par rapport à Miller loin d’être si évidente : Egalité

Pivots :

« Big Short Ferdi » doit cette année passer devant Zach Moss dans la rotation

Zach Moss, ultime héritier de la parole du coach après les départs de Melody et Leloup, est une assurance dans les vestiaires… mais de moins en moins sur le terrain. Quand il a envie de jouer, il est pourtant l’un des tous meilleurs pivots de France, capable un jour de piétiner les raquettes monstrueuses de Gravelines ou de Paris et de disparaître totalement de la circulation les 3 matches qui suivent face à des adversaires modestes. Un joueur talentueux mais frustrant et qui vieillit.

A ses côtés, la JDA possède toujours l’un des pivots français les plus prometteurs avec Ferdinand Prénom. « Big Short Ferdi » est l’un des derniers vestiges de pivots disparus avec un jeu très au sol et tout en toucher, à l’image de JP Batista au Mans. Il lui manque encore de la mobilité en défense et une utilisation plus sauvage de son formidable corps pour franchir le cap qui le rapprocherait du top niveau français puis européen.

Verdict : Un vieux sur la pente descendante et un jeune qui monte : Egalité

Conclusion : La JDA version 2013 est très semblable à sa devancière. Elle devrait s’améliorer légèrement sur le poste 1 où les deux jeunes qui découvraient la proA l’an dernier devraient monter d’un ton, et sur le poste 2 où l’on espère que Dobbins ne sera pas en limite de rupture comme pouvait l’être Melody l’an passé. Mais une chose est sûre, comme en 2012, la JDA n’a pas beaucoup de marge de manœuvre et devra encore faire corps et montrer un esprit d’équipe à toute épreuve. Les recrues principales, Dobbins et Riley qui sont de véritables joueurs d’équipe, vont en tout cas dans ce sens.

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