La défense dijonnaise, nouvelle arme de dissuasion?

S’il est un fait avéré depuis maintenant plus de 3 ans, c’est la marque de fabrique dijonnaise, sous l’impulsion de Jean-Louis Borg, la défense comme point d’orgue de toute la construction de l’équipe. Ainsi, il est désormais connu et reconnu que la JDA vie par l’aspect défensif et la rigueur que celle-ci impose aux joueurs.

Certes, le jeu proposé n’est pas forcément le plus esthétique pour un non initié, mais pour les autres, c’est un régal et un plaisir inouï que de voir cette équipe s’arracher sur chaque possession et imposer sa loi sur les parquets. Cependant, depuis quelques temps, des voix s’élèvent contre cette défense qualifié de trop « rugueuse« .

Ces reproches sont-elles fondées? Ou bien est-ce tout simplement la conséquence immuable d’une défense efficace qui semble difficilement déjouable?

La clé de voute du système dijonnais

Anthony Dobbins, capitaine exemplaire de la défense dijonnaise. Source: Dijon-SportsNews
Anthony Dobbins, capitaine exemplaire de la défense dijonnaise.
Source: Dijon-SportsNews

Jean-Louis Borg, en bon expert défensif, a instauré des principes à son équipe, rigueur, dépense d’énergie, acharnement, concentration… Telles semblent être les qualités recherchées et développées par le coach dijonnais depuis son arrivée dans la Cité des Ducs. La réussite est au rendez-vous et les progrès facilement constatables: remontée dans l’élite dès la première saison, maintien, playoffs… Il est clair que cette méthode a permit au club de pérenniser, sur l’aspect sportif du moins.

En effet, depuis l’arrivée du technicien varois, la défense est le maître mot à Dijon. Inutile d’envisager une orgie offensive sous les ordres de Borg. Pourtant, cette année encore plus que les autres, l’équipe parvient (grâce à son efficacité défensive) à surclasser ses adversaires tant sur l’aspect défensif qu’offensif. Car c’est certainement là que l’on remarque le plus l’avantage de la défense « made in Borg« , sa bonne application permet à l’équipe une dynamique offensive incroyablement efficace.

Grâce aux exploits de Dobins & co d’un côté du terrain, les effets sont répercutés de l’autre! C’est peut être donc LA grande nouveauté cette saison. Car même si la défense était déjà le principal atout les saisons passée, on n’avait encore jamais autant remarqué ses effets offensifs. Ainsi, alors que les attaques dijonnaises semblaient souvent poussives, on a aujourd’hui l’impression d’assister à un renouveau offensif via un collectif rompu à la tâche défensive, qui se libère ensuite dans les systèmes d’attaque.

La défense dijonnaise semble ici avoir atteint toute sa dimension, pour le plaisir de tous les supporters dijonnais! Cependant, des voix pestent contre cette défense, qualifiée de trop rugueuse et « limite« …

Une conséquence légitime?

 

Jean-Louis Borg dirige son équipe d'une main de fer.
Jean-Louis Borg dirige son équipe d’une main de fer.

Mais alors qu’en est-il? La défense dijonnaise est-elle réellement contestable? Ou bien est-ce juste une conséquence normale des systèmes défensifs de Jean Louis Borg?

C’est d’abord le coach de Nanterre, Pascal Donnadieu, qui avait critiqué l’attitude de Jean-Louis Borg et les coups de sifflés « oubliés » après la victoire dijonnaise face au champion en titre, le 30 novembre dernier. Une rencontre âpre et disputée, qui avait offert un spectacle d’une rare intensité. Puis, c’est Pierre Vincent, entraîneur de l’ASVEL, qui avait ciblé la « rugosité » de la défense de la JDA après la rencontre du 7 décembre.

Alors, mauvaise fois ou constat légitime des adversaires de Dijon? Peu être un peu des deux finalement… Commençons par donner raison aux détracteurs, la défense de la Jeanne est rugueuse, c’est un fait. Basée sur un esprit défensif collectif, elle s’appuie sur la dureté des hommes de J.L. Borg. Il n’est pas rare de voir de sérieux contacts lors de la bataille des rebonds, ou bien des coups lors des séquences défensives. Il est vrai également, que Dijon propose une défense intense, qui met un pression physique et psychologique continue sur ses adversaires. En ce sens oui, la défense dijonnaise peut paraître trop physique.

Mais, n’oublions pas que le basket est un sport de contacts. Il ne s’agît pas ici de 10 athlètes s’affrontant dans un concours de claquettes! La défense dijonnaise vous paraît limite? Elle n’est en tout cas pas illégale, au contraire! Elle propose simplement un défi physique important et nécessitant des ajustements. La défense des Pistons de Detroit, dans les années 80/90, en NBA, était jugée trop « dure« . Elle était pourtant tout à fait légitime et surtout efficace. Car c’est en fait ça qu’il faut retenir de ces critiques, la défense dijonnaise fera forcément monter des entraîneurs au créneau! Son efficacité ne peut qu’exacerber les adversaires! C’est la conséquence logique (et légitime) d’une défense bien en place, qui donne des résultats concrets.

À chacun son arme! À Dijon, c’est la défense. Une défense rugueuse, dure au mal, intense, efficace. Les adversaires sont prévenus, à eux de chercher des solutions et de s’adapter! On ne peut en aucun cas dénoncer la défense dijonnaise. Et même si la mauvaise fois et la déception, feront sans doute (encore) partie de la suite de la saison, la JDA est prête à imposer sa loi sur les parquets de l’hexagone.

Rendez-vous donc vendredi prochain, 20H45 au Palais des Sports, pour une autre démonstration défensive!

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