Les méthodes de nos dirigeants montrées du doigt

La gestion sportive de Michel Renault en question
La gestion sportive de Michel Renault en question

Comme rarement il l’avait fait jusqu’ici, le magazine Basketnews a lancé un pavé dans la marre cette semaine au détour d’un reportage dans le club dijonnais en épinglant les méthodes de management des dirigeants, et en particulier du président Renault. Une exposition qui, on l’imagine, ne sera pas sans conséquence.

A l’origine (si l’on en croit les premiers paragraphes), le journaliste s’imaginait davantage débarquer en terre bourguignonne pour réaliser un éclairage sur la mauvaise passe dijonnaise et sur la position inconfortable de Randoald Dessarzin. Bref, après les louanges du début de saison, était venu le temps de comprendre le pourquoi de cette spirale négative et d’imaginer l’avenir de cette équipe et de ce coach.

Oui mais voilà. Michel Renault a apparemment cru bon de faire de l’humour de très mauvais goût et voilà un journaliste, venu au départ pour un reportage sportif, devenu soudain témoin d’une situation surréaliste bien malgré lui. C’est en tout cas, ce qu’on comprend de son discours. A partir de là, le reporter change totalement son angle d’attaque et son enquête tourne en définitive au décryptage pur et simple de la méthode Renault, dont notre cher président lui a involontairement donné de savoureux aperçus (pensant certainement réaffirmer sa position d’homme tout puissant du club devant un journaliste visiblement pas si disposé à gober tout ce qu’on lui raconte). Et là ça fait mal.

Un retour de bâton monumental

On peut penser le journaliste pro-Dessarzin ou anti-Renault, c’est comme vous voulez. Il conviendra à chacun d’en juger. Toutefois (et ce n’est que l’avis de votre humble serviteur), il ne dédouane en rien Dessarzin quant aux mauvais résultats actuels pas plus qu’il ne charge totalement Renault, qu’il qualifie par ailleurs de « tête », de « fort sympathique au demeurant, accessible et disponible », de « responsable d’une indéniable réussite économique à la tête du club » et « capable d’accueillir superbement les partenaires privés les soirs de match ». On a connu plus partisan comme discours.

Mais à l’inverse, le décryptage de son management et de ses intrusions dans le domaine sportif n’est clairement pas à l’avantage de Michel Renault. En même temps, comment cet homme là a pu, pendant des d’années et sans qu’on le remette jamais à sa place, clamer autant d’idioties et de banalités sur un aspect technique qu’il ne maîtrise pas ? Combien de paroles blessantes et humiliantes a-t-il asséné gratuitement ? Combien d’intrusions inopportunes dans le vestiaire durant les mi-temps ou les fins de matches pour incendier pas toujours à bon escient ? Et tout cela en toute impunité, sans le moindre retour de bâton…
Là pour une fois, c’est ( « enfin »… diront certains) revenu comme un boomerang et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est revenu très très fort, et ce d’autant plus que c’est à l’affiche d’une presse nationale.

Renault face à son miroir

Libre à qui veut de le voir comme un procès à charge, soit… mais il l’a aussi largement provoqué depuis toutes ces années. On peut malgré tout lui trouver tout un tas de circonstances atténuantes, voire de qualités qu’on lui reconnaît tous bien volontiers, là n’est pas le problème. Mais on pourrait effectivement crier au scandale devant cet article si cet homme là avait un parcours irréprochable en tant que dirigeant de club. Mais voilà, Michel Renault, qui n’hésite pas à écraser de reproches ses différents coaches et joueurs, est loin d’être lui-même exempt de tout reproche. « Faites ce que je dis, pas ce que je fais » semble être l’adage favori de notre président.

Après tout, Michel Renault n’a jamais su mettre en regard le palmarès de la JDA avec son formidable budget (qui en faisait théoriquement la 4e place forte de l’hexagone), à la notable exception d’une coupe de France et du hold-up de la semaine des As, qui sont plus des « coups » que le témoin d’une vraie stabilité.

Il n’a plus décroché de coupe d’Europe depuis belle lurette (une hérésie au regard du budget), et globalement le club est embarqué dans une lente décrépitude qui n’a aucun sens car elle ne se traduit pas dans la hiérarchie financière des clubs de proA. Le problème est donc ailleurs et soulève diverses questions sur les joueurs, le recrutement et le coaching bien sûr mais aussi sur la direction du club et ça, Michel Renault devrait ne pas l’oublier. Il fait partie des responsables de cette situation au même titre que les autres et probablement même au premier chef.

Nul n’est irréprochable : ni Dessarzin, ni Renault… mais lui n’a pas l’air de le savoir…

Randoald Dessarzin est-il encore à la hauteur ? L'a-t-il seulement déjà été ?
Randoald Dessarzin est-il encore à la hauteur ? L

Car Dessarzin, parlons-en, a certainement une grosse part de responsabilité depuis ces trois années et il ne s’agit pas de la minimiser. Une grande majorité de supporters souhaitent son départ, estimant qu’il n’a de toute façon plus d’emprise sur son équipe. C’est certainement vrai et la question mérite d’être réellement posée. De toute manière, il faut se rendre à l’évidence, le coach suisse est arrivé au bout du chemin dans la cité des Ducs, et d’ici peu (très peu ?) on en parlera au passé.

Par contre un homme restera, qui devra assumer les fiascos respectifs de ces dernières années. De l’échec Thinet suivi de l’éviction vécue par bon nombre comme injustifiée de Nicolas Faure, du départ controversé de Jacques Monclar, de la mise au placard de Yann Boisson en passant par le douloureux épisode Sciarra, le tout sans palmarès probant en filigrane. Les fiascos existaient avant Dessarzin, pendant Dessarzin et existeront après Dessarzin. Moi j’y vois dans ces périodes au moins un dénominateur commun (qui n’est pas Dessarzin… désolé pour ceux qui voudraient tout lui mettre sur le dos).

Alors certes tout n’est pas bon dans le cochon Dessarzin et nous en sommes les premiers conscients (et peut-être en majorité les premiers à vouloir son départ). Mais nous savons aussi que tout n’est pas mauvais non plus dans le Dessarzin, contrairement à ce que notre président essaie de véhiculer en quasi-permanence, de même que nous savons aussi que tout n’est pas mauvais dans le Renault. Comme quoi, nous ne sommes pas manichéens, … nous.
Ce n’est pas tout noir ou tout blanc, contrairement aux réactions « Renaultiennes ».

Et Sudre dans tout ça ? Quelle part de responsabilité a-t-il ?
Et Sudre dans tout ça ? Quelle part de responsabilité a-t-il ?

Michel Renault est peut-être mieux placé que quiconque pour prendre des décisions dans ce club, ce qui est tout à fait respectable, mais il n’est certainement mieux placé que personne pour dégrader et humilier un homme (quel qu’il soit : Dessarzin ou un autre), d’autant que l’on peut encore s’interroger sur l’irréprochabilité de ses résultats et de son relationnel à lui, Michel Renault. En bref, avec le palmarès (ou devrais-je dire le non-palmarès) qui est le sien à la tête d’un club professionnel, il me semble qu’un grand baril d’humilité et une bonne dose de courtoisie lui feraient le plus grand bien. Petit Papa Noël, à l’approche des fêtes, si tu m’entends…

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6 commentaires

  1. jokir

    Waouhhh ca décoiffe!!!

    mais les critiques et les constats s’accumulent et rien ne change, si ce ne que le club va de mal en pis.

    Peut être que là ca va faire bouger et réfléchir les responsables,il n’y en a pas un seul, ce serait trop simple, BN a appuyer la ou ca fait mal…très mal…

  2. martin

    encore une des innombrables incartades de language du président.
    ne faut-il pas tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler.
    a force de se comporter de cette façon, nous allons croire qu’il est meilleur technicien que tous les entraineurs qui sont passés avant Mr Dessarzin (il devrais prendre une fois les rênes de l’équipe et pourquoi pas mettre en place des systèmes) je pense que l’on se fendrais la gueule.

  3. martin

    le président a son mot à dire, mais les prises de paroles qu’il a eu l’an dernier où même cette année font plus penser a un métier de charretier que d’architecte.
    quoi qu’il en soit je pense que mr Dessarzin ne doit pas être si nul que ça (vu la fin de saison dernière que l’équipe a réussi).
    je souhaite une bonne fin d’année au coach et un début de saison meilleur que cette fin de phase aller.

  4. martin

    samedi se profile le match de la peur (malheur au vaincu)
    les derbys bourguignon ont souvent tournés en faveur de l’ELAN CHALON
    alors pourquoi pas encore une défaite pour la JDA .

  5. martin

    eh bien voici, le match est terminé (encore 1 défaite pour dijon) les derby bourguignon sont durs. au vu du match je pense que le coach a beau essayer tout ce qu’il veut,il n’y arriveras pas avec certains joueurs qui n’en n’ont rien à foutre. même en changeant d’entraineur (depuis singleton ,combien d’entraineur avez-vous usés) je ne vois pas d’amélioration sauf en changeant certains cains-cains. faire jouer un peu plus les jeunes

  6. al

    Et voilà, le coach est viré, solution de facilité…ça ne règlera pas les problèmes de la JDA. Le coach ne peut pas défendre à la place des joueurs…comme le dit Martin, depuis Singleton, combien d’entraineur avez-vous usés…Dommage qu’on ne puisse pas changer de président comme on change d’entraineur!
    Bientôt la Pro B

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