Depuis 4 matches, la JDA n’a pas encaissé moins de 89 points. Elle semble avoir perdu son efficacité défensive chère à Jean-Louis Borg. Un dérapage que l’on espère aussi bref qu’accidentel. JDAOFF revient sur ces problèmes défensifs en image avec le retour de la palette.
Deux actions tirées de la vidéo de LNB TV du dernier match de proA à domicile contre Nanterre nous permettent d’illustrer ces problèmes défensifs.

La première action est un simple pick and roll réalisé par l’attaque de Nanterre et sur lequel la JDA s’est retrouvée en difficulté.

Après une passe du pivot Jaiteh (n°14 rouge) à Jamal Shuler (n°11 rouge), ce dernier se retrouve avec le ballon à trois points face au cercle.

Jaiteh vient poser un écran en tête de raquette (= pick), c’est-à-dire qu’il vient se mettre dans le passage de Steven Gray (n°23 bleu). Shuler part alors en drive côté gauche et Gray ne peut défendre dessus car Jaiteh se trouve sur sa trajectoire.

Le pivot de Nanterre va alors plonger vers la raquette (= roll… car on le fait souvent en effectuant un demi-tour, ce qui n’est pas le cas ici… mais ça s’appelle quand même « pick and roll » ^^).

Steven Gray étant en retard sur Shuler, c’est donc Zach Moss (n°7 bleu) qui se retrouve pris entre deux feux. Il doit à la fois contrôler son attaquant qui se présente au cercle (Jaiteh) mais doit aussi défendre sur Shuler, qui est en avance sur Gray, et qui peut shooter à tout moment dans un fauteuil.

Dans un monde idéal, où la JDA exécuterait une parfaite rotation défensive, Zach Moss aurait dû monter très vite sur Shuler pour arrêter son drive et permettre à Gray de revenir sur lui. Une fois fait, Moss aurait couru reprendre Jaiteh sous le cercle. C’est ce qu’on appelle un « aider-reprendre » (on va aider son partenaire qui est en retard en freinant le porteur de balle et on va ensuite reprendre son joueur en défense).

Sauf qu’on n’est pas dans un monde idéal et Moss n’est pas monté assez vite sur Shuler laissant une ouverture de passe pour Jaiteh. Voyant le retard de Moss, Andre Harris (n°21 bleu) aurait dû lâcher son joueur Weems (n°34 rouge) pour aller aider en défense sur Jaiteh qui descendait au cercle (ce qu’on appelle une « rotation défensive ») mais là aussi il n’a pas pris de décision assez rapide. Il faut dire que lui aussi se retrouvait pris entre deux feux : aller défendre sur Jaiteh en libérant la fenêtre de passe pour Weems à 3 points (qui remonte pour se positionner pour un tir éventuel) ou bien rester sur Weems mais laisser la passe libre pour Jaiteh dessous.

Bref, on voit que ces deux hésitations successivement de Moss et Harris ont ouvert des possibilités aux Nanterriens qui ont, il faut bien le dire, joué cette action à la perfection grâce à une vitesse d’exécution qui a complètement déstabilisé les Dijonnais en ne leur laissant que très peu de temps d’adaptation (rendons à César ce qui lui appartient).

La vidéo de l’action :

Une deuxième action illustre le souci défensif dijonnais.

Comme pour la première action, tout part d’un pick and roll et c’est aussi dans la rotation défensive que le bât blesse.

Le pivot francilien Ekperidgin (n°21 rouge) vient poser un écran pour son meneur Joseph Gomis (n°7 rouge). Cette fois, la sortie du pivot Ferdinand Prénom (n°14 bleu) pour couper la trajectoire du porteur de balle est parfaitement effectuée mais Gomis, au lieu de tenter une passe difficile pour son pivot, a l’intelligence de passer par un relai, Mykal Riley (n°10 rouge), qui remonte dans l’aile en profitant d’un léger retard de Mendy (n°8 bleu) qui partait en aide sur la descente d’Ekperidgin.

Une fois le ballon décalé dans l’aile, la passe pour le pivot devient beaucoup plus facile. Prénom n’ayant pas encore eu le temps de redescendre défendre sur Ekperidgin, c’est Steven Gray (n°23 bleu) à l’opposé de la balle qui aurait dû venir couvrir le pivot nanterrien en attendant le retour de Prénom (encore une fois, un principe de rotations défensives = « je lâche temporairement mon joueur pour aller défendre sur un autre qui est plus dangereux »).

Or Gray est resté trop « collé » à son attaquant qui ne présentait pourtant guère de danger immédiat à l’opposé du terrain. Il aurait probablement dû avoir un pied dans la raquette afin d’être disponible plus rapidement en aide. Comprenant son erreur, il est arrivé trop tard, commettant même une faute et sanctionnant doublement la JDA pour ces mauvaises rotations. A noter aussi qu’il n’est pas le seul en cause puisque Ferdinand Prénom met beaucoup trop de temps à aller reprendre son joueur.

Bref, la JDA s’est fait prendre sur des éléments qui sont habituellement des principes forts du système défensif de Borg (prise à deux sur pick and roll et rotations défensives parfaitement exécutées). De petites imprécisions ou inattentions peuvent mettre tout une organisation à mal. On comprend sa frustration…

La vidéo de l’action :