Au sortir d’une saison exceptionnelle qui lui a ramené son premier titre dans l’élite, Chalon a choisi sa politique : la stabilité. Avec une équipe reconduite dans sa quasi-intégralité, Greg Beugnot a misé sur la continuité pour espérer accrocher un meilleur résultat encore que l’an passé. Une stratégie généralement payante mais qui peut aussi avoir son revers : la lassitude. Une stratégie qui reposera également en grande partie sur les performances de la seule grosse recrue : Malcolm Delaney.

Meneurs : Alors qu’on l’avait quitté plutôt scoreur à Cholet et Nancy, Steed Tchicamboud a su transformer son jeu dans son club de cœur pour devenir un patron sur le terrain et dans les vestiaires. Une métamorphose pas forcément visible dans les stats mais plus dans l’esprit. Signé pour de longues années, il est clairement promu capitaine à bord et doit être l’exemple et le rassembleur. Secondé par le jeune Ulysse Adjagba en provenance du centre fédéral qui n’aura certainement que les miettes.

Extérieurs : Malcolm Delaney aura lourd à porter sur ses épaules. Chalon veut faire mieux que l’an passé et il est le seul changement notable du groupe, donc potentiellement le seul à pouvoir apporter une plus-value. Connaissant son prédécesseur, la tâche est ardue. Exit le talentueux Marquez Haynes. Explosif, talentueux, bon shooteur, gros défenseur, l’ancien Chalonnais ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre à Delaney. Pourtant, le Malcolm en question débarque avec une sacrée hype autour de lui. Déjà habitué au « star system » en NCAA, il était la star de Virginia Tech (près de 20 pts de moyenne) dans la conférence la plus forte de NCAA (composée entre autre de Duke, North Carolina, Wake Forest, etc…). Un vrai gage de talent. Moins aérien, moins athlétique mais davantage shooteur et possédant une meilleure vision de jeu d’après les premiers ressentis, Delaney semble correspondre davantage aux canons du basket Fiba que Haynes qui s’en était pourtant très bien sorti. Mais aussi talentueux soit-il, Delaney devra d’abord s’adapter au monde professionnel de la proA, beaucoup moins glamour que la vie de starlette étudiante américaine.
Il pourra toujours compter à ses côtés sur le précieux Bryant Smith et le couteau suisse de luxe, Blake Schilb, pour le tenir dans le droit chemin. Nicolas Lang pourra aussi sortir du banc occasionnellement pour faire admirer son shoot.

Intérieurs : Status quo à l’intérieur avec une raquette toujours composée de l’opportuniste Alade Aminu qui devra poursuivre sa progression, du « vicieux » franco-bulgare Ilian Evtimov, poste 4 très fuyant très (trop ?) porté sur le shoot à 3 point. En rotation, le musculeux banger Michel Jean-Baptiste Adolphe (JBAM pour les intimes) sortira toujours du banc pour secouer tout le monde et coller deux ou trois bourre-pifs. Enfin, Joffrey Lauvergne devra continuer à monter en puissance et montrer qu’il est bien l’un des prospects français les plus excitants avec son cocktail explosif taille/explosivité/puissance/shoot, qui rappelle étrangement le profil de Kim Tillie.

Bilan : Le meilleur recrutement étant certainement de conserver ses meilleurs éléments, Chalon a déjà réussi son intersaison. La continuité de l’équipe est une base extrêmement précieuse et garantit probablement à Chalon une place en playoff (a minima). L’incertitude pèse désormais sur Malcolm Delaney. S’il est aussi fort qu’annoncé, Chalon jouera à nouveau les premiers rôles, s’il ne joue pas le jeu, nul doute que les garants du bon esprit chalonnais (Tchicamboud, Smith et Schilb) sauront l’éjecter aussi vite qu’il est arrivé.
Note du recrutement (sur 5 étoiles) : ***

Effectif :
Meneurs : Steed Tchicamboud, Ulysse Adjagba
Extérieurs : Malcolm Delaney, Nicolas Lang, Bryant Smith, Blake Schilb, Jordan Aboudou
Intérieurs : Ilian Evtimov, Joffrey Lauvergne, Alade Aminu, Michel Jean-Baptiste Adolphe