Zoom sur Dijon : Tout en humilité

 

A l’image de son coach, Jean-Louis Borg, la JDA aborde cette remontée en proA avec beaucoup d’humilité et de prudence. Un recrutement solide avec des joueurs de devoir et deux américains censés apporter le grain de folie offensive nécessaire.

 

A quel Bobby Dixon aurons-nous droit ? Dr Jekyll ou Mr Hyde...

Meneurs : Le coach dijonnais a jugé qu’Erick Craven ne serait pas à la hauteur du challenge malgré son « sur-physique ». Un très bon joueur de proB, mais un peu limite pour être le patron en proA. Alors c’est Bobby Dixon qui débarque en Bourgogne présentant un profil beaucoup plus talentueux, et c’est peu dire que le joueur divise. Beaucoup se souviennent du joueur poussif de l’ASVEL l’an dernier mais d’autres gardent en mémoire la parenthèse enchantée de l’époque mancelle, une demi-saison où il n’a pas touché terre, transformant une équipe du Mans brouillonne en machine à gagner. Il était alors certainement dans la meilleure saison de sa carrière à 15 pts (41% à 3 pts), 6 pds et 5 rbs de moyenne, les statistiques ne reflétant que mollement sa véritable emprise sur l’équipe. Après son passage raté à Villeurbanne, il s’est refait une petite santé en Italie même si la saison dernière s’est ponctuée par une descente. Alors à quel Dixon auront nous droit à Dijon ? Espérons que ce soit le meilleur, parce que son back-up, Anthony Christophe ne présente aucune autre garantie à ce niveau que de faire souffler Dixon cinq minutes par match.

Extérieurs : On tient là peut-être le gros point fort de la prochaine équipe dijonnaise. La JDA avait fait un gros effort l’année dernière en attirant dans ses filets David Melody et Jérémy Leloup, deux forts joueurs français rompus au système de Jean-Louis Borg. Sur la fin de sa carrière, Melody reste un leader pour le groupe avec une hygiène de vie et un investissement défensif de tous les instants. Quant à son compère Leloup, la JDA tient avec lui l’un des espoirs français du basket que beaucoup de clubs plus huppés auraient voulu s’offrir. Un belle base, d’autant que le complément de ces deux là est aussi inattendu que réjouissant puisqu’il s’agit de Sean Marshall. L’ancien ailier de la JDA a connu une saison catastrophe avec le club lors de la descente en proB mais son état d’esprit a fait l’unanimité. Certainement l’un des plus gros talents passés à Dijon, il n’a pas hésité à revenir pour prouver à tout le monde son vrai niveau. Trainant une sale blessure au dos depuis quelques temps, il faut espérer qu’il soit remis et qu’il retrouve l’enthousiasme qui était le sien, capable d’emporter tout le monde sur ses épaules. Derrière ce trio très solide, Lens Aboudou n’aura que des miettes à prendre, sauf blessures potentielles de l’un des trois devant.

Le sobre Andre Harris amené à être un rouage essentiel du futur collectif dijonnais

Intérieurs: Beaucoup auraient voulu voir rempiler Erroyl Bing, valeureux soldat et capitaine défensif. Finalement, c’est Zach Moss que Jean-Louis Borg a préféré garder. Beaucoup plus inspiré offensivement, Moss avait parfois agacé par sa nonchalance l’an passé mais garde la confiance du coach dijonnais qui a souvent su en tirer le meilleur en proA avec Vichy. Borg n’a toutefois pas omis l’aspect défensif puisqu’il a recruté en rotation le Jamaïcain Rob Lewin, une valeur (très) sûre des tâches défensives et du rebond. Capable également de paniers opportunistes, Lewin formera avec Moss une doublette très intéressante au pivot, capable de s’adapter à différents adversaires. Sur le poste 4, Samba Dia qui a fini la saison dernière en boulet de canon briguera une place de titulaire que pourrait bien lui contester le nouveau venu, Andre Harris. En provenance de Lille en proB, l’intérieur américain a gravi tous les échelons de la N1 à la proA sans jamais sourciller et sera un soldat de premier plan. Reste le cas Elson Mendy, pour l’instant sur le flan mais dont on s’interroge quant à sa place dans cette équipe.

Bilan : Dijon a construit son équipe sur un schéma limpide : une base de joueurs batailleurs et de valeurs sûres et quelques touches de folie. La saison dépendra clairement de trois éléments : l’investissement de Zach Moss, l’état de santé de Sean Marshall et le niveau de Bobby Dixon qui a son meilleur peut être un joueur de niveau Euroleague. Si ces trois là sont au top, Dijon pourrait jouer les trouble-fêtes, si ce n’est pas le cas, le maintien sera le seul objectif valable.
Note du recrutement (sur 5 étoiles) : ***

Effectif :
Meneurs : Bobby Dixon, Anthony Christophe
Extérieurs : David Mélody, Sean Marshall, Jérémy Leloup, Lens Aboudou
Intérieurs : Zach Moss, Rob Lewin, Andre Harris, Samba Dia, Elson Mendy

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