La Chorale de Roanne a vécu une saison dernière difficile sur le plan moral. Des individualités compliquées à gérer, le joueur clé (Page) souvent blessé, un coach qui n’a pas sa langue dans sa poche (parfois à tort) et des relations tendues avec les dirigeants : voilà les ingrédients du cocktail explosif que Roanne ne veut pas voir se reproduire cette année. Une saison plus sereine serait déjà une demi-victoire, avant même de parler d’objectifs sportifs.

Meneurs: Ce fut l’un des points de tension de l’intersaison. Si le shooteur démoniaque, Alex Gordon, n’était plus dans les plans de Choulet depuis un bon moment, l’imbroglio Amagou/Diabaté a bien failli se retourner contre le club. Le coach ne voulait en garder qu’un des deux, Amagou de préférence, sauf que ce dernier a choisi de partir. Retournement de veste donc, puisque le club s’est rabattu sur Diabaté, qui vous l’imaginez bien l’a eu mauvaise. Conscient d’être le choix par défaut, Solo risque de reprendre le chemin des terrains tout grognon. Et quand on connaît le caractère du garçon, on peut légitimement s’interroger sur son niveau d’investissement cette saison.
Et ce d’autant qu’il devra partager le poste avec la grosse recrue de l’été, André Barrett. Micro meneur (1,75m officiellement mais plus proche du mètre 70) estampillé NBA et Euroleague, il revient d’une saison blanche sur blessure. Trop facile en D-League (environ 19 pts et 9 pds en 2008), il a passé le plus clair de sa carrière NBA sur le banc mais toujours efficace sur un temps de jeu réduit. En Europe, il n’a goûté qu’au Barça, dans un rôle de rotation. Il pourrait être une des révélations de proA.

Extérieurs : L’arrivée d’André Barrett sur le poste 1 risque de décaler de fait Solo Diabaté sur le poste 2… et là on tique ! Si Pape-Philippe Amagou avait clairement les armes pour exister à ce poste (un shoot fiable et une dextérité technique éprouvée), Diabaté n’a pas ces armes là dans son arsenal. Petit pour le poste, Solo est bien plus à l’aise dans un rôle de meneur-dynamiteur que d’arrière scoreur. Dans un profil opposé à Diabaté, le shooteur Philippe Braud devra donc assurer.

Au poste 3, c’est John Holland qui viendra occuper le poste. Bon scoreur dans une très bonne université (19 points de moyenne à Boston College), il reste toutefois une inconnue mais ne pourra de toute façon pas faire pire que Ricky Davis et sera suppléé en cas de besoin par Larrouquis qui devient de plus en plus consistant en proA.

Intérieurs : Pas de grands changements dans la peinture avec le vieillissant mais toujours surpuissant Uche Nsonwu Amadi et le magicien Dylan Page qui est le baromètre de l’équipe. Très sujet aux blessures, Page transforme radicalement le visage de cette équipe quand il est sur pied… et il vaut mieux car derrière lui, Alexis Tanghe prend de l’expérience mais n’est toujours pas le joueur attendu.
Enfin, Jean-Denys Choulet s’est fait une spécialité ces dernières années de s’offrir un pivot remplaçant de luxe (cf Nick Lewis et Alex Dunn) qui pourrait être titulaire dans n’importe quelle autre équipe. Cette année ne déroge pas à la règle puisque c’est le pivot de la très bonne fac de Syracuse, Rick Jackson, qui débarque avec des statistiques prometteuses (13 pts, 10 rbs et 2,5 cts). On parie encore sur un bon coup du coach.

Bilan : Roanne s’est donné les moyens de passer une saison plus sereine, avec notamment un sage meneur, mais n’est pas à l’abri de voir éclater en pleine figure la cocotte minute, Souleymane Diabaté. Véritable dindon de la farce de cette intersaison, l’ancien Dijonnais se retrouve barré par Barrett (hihihi !) sur le poste de meneur et risque d’évoluer sur un poste d’arrière scoreur qui ne lui correspond pas vraiment, le tout avec la sensation d’être un choix par défaut. Potentiellement difficile à gérer pour le staff. La saison sera également, comme tous les ans, largement dépendante de l’état de santé de Dylan Page.
Note du recrutement (sur 5 étoiles) : ***

Effectif :
Meneurs : Andre Barett, Souleymane Diabaté, Yohan Benfatah
Extérieurs : Philippe Braud, John Holland, Thomas Larrouquis
Intérieurs : Dylan Page, Alexis Tanghe, Uche Nsonwu-Amadi, Rick Jackson