Intersaison proA : Cholet, Le Havre, Paris-Levallois – Entre incertitude et espoirs

Cholet Basket
Cholet Basket

Bienvenue dans le ventre mou du championnat où il est bien difficile de hiérarchiser les potentiels de chaque équipe. Les recrutements reposant sur des paris avec des joueurs étrangers inconnus, ces équipes risquent d’avoir leur lot de désillusions… mais peut-être aussi le bonheur d’avoir déniché la perle rare.

Cholet : un secteur intérieur béton mais des interrogations en périphérie

Cholet a réussi à pérenniser son secteur intérieur, et ce n’était pas chose aisée. Le buffle Claude Marquis, l’une des valeurs sûres françaises au pivot, encore en place, Erman Kunter qui sera encore sur le banc choletais l’an prochain est parvenu à retenir le convoité Randal Falker. A défaut d’être une super star (seulement 6 pts et 7 rbs pour 11 d’évaluation en 23 minutes), Falker est un joueur solide, d’une régularité métronomique et adepte du sale boulot. Ce solide rebondeur a notamment été annoncé avec insistance à Orléans, preuve de sa valeur.

S’ajoutent à ce duo le très prometteur Kevin Seraphin qui devrait exploser rapidement au plus haut niveau et le discret mais précieux Antywane Robinson en poste 4/3. Révélé par Pau l’an dernier, Robinson est arrivé comme pigiste médical en novembre mais a convaincu le staff maugeois (9 pts, 6 rbs, 12 d’évaluation en 26 minutes).

La traction arrière aura quant à elle la lourde tâche de remplacer le formidable duo De Colo-Beaubois. Les dirigeants ont donc préféré jouer la sécurité en faisant revenir le micro meneur emblématique du défunt PBR, John Linehan, véritable poison défensif. Parfaitement remis d’une grave blessure au genou, « Le Virus » a fait des dégâts en Estonie cette saison où ses stats (12.7 pts, 3.4 rbs et 3.1 pds en 28 min) ne reflètent que partiellement son impact en terme d’expérience et de leadership. Associé à Linehan, c’est Fabien Causeur qui arrive du Havre avec un apport de plus en plus consistant à haut niveau (10 pts, 3 rbs et 3 pds cette année).

Thomas Heurtel longtemps annoncé en rotation, c’est finalement le combo dominicain Jose Olivero qui viendra soutenir les deux titulaires. Sorti d’une saison de proB satisfaisante avec Le Portel (17 pts de moyenne), il apportera son talent offensif en sorti de banc.

Enfin, la plus grosse incertitude se situe sur l’aile où Alex Barnett aura la lourde tâche de remplacer un Vincent Grier efficace malgré quelques écarts de conduite. Fraîchement issu de la ridicule fac de Dartmouth, Barnett va devoir prouver que ses 19 pts et 6 rbs de moyenne dans la non moins ridicule Ivy League, plus réputée pour sortir des élites intellectuelles que pour ses programmes sportifs (Harvard, Princeton, Yale, Columbia, etc.), lui permettront de relever le challenge de la proA.

En résumé, le recrutement choletais souffle le chaud et le froid, avec d’une part la volonté de s’appuyer sur des éléments solides et connus, mais avec d’autre part le pari sportif (suicidaire ?) de confier l’aile à Alex Barnett. Mais dans l’ensemble, avec Robinson et Larrouquis qui peuvent éventuellement suppléer ce dernier, Cholet a plutôt bien négocié la fin de l’ère De Colo.

Meneurs : John Linehan – Jose Olivero
Extérieurs : Fabien Causeur – Alex Barnett – Thomas Larrouquis – Christophe Léonard
Intérieurs : Claude Marquis – Randal Falker – Kevin Seraphin – Antywane Robinson


Le Havre
Le Havre

Le Havre : quel est le véritable niveau de cette équipe ? ProA ? ProB ? N1 ?

La fin de l’ère Christian Monschau se ressent fortement dans le port du Havre. Sans son coach magicien, le club semble enfin rattrapé par les réalités de son minuscule budget.

Déjà passés tout près de la correctionnelle cette année, les Havrais risquent encore de se faire de grosses frayeurs pour la saison à venir. Avec un effectif jeune, composé très majoritairement d’américains (ou assimilés) inconnus en guise de paris, et sans véritable patron français ou européen pour encadrer la troupe, Le Havre présente le profil parfait du reléguable en puissance… mais pourrait tout aussi bien être la grosse surprise que personne n’attendait.

La seule recrue dont on connaît à peu près la valeur est le nouveau meneur J.J. Miller. En remplacement d’un T.J. Thompson jugé trop égoïste et qui s’est mis beaucoup de monde à dos cette année parmi les supporters havrais, Miller arrive dans un profil assez similaire de meneur scoreur. A 30 ans, ce joueur d’expérience s’est épanoui en partie dans les championnats nordiques mais a fait deux passages plutôt remarqués en France à Brest et Levallois. Pour le seconder, débarque le combo guard Kammron Taylor en provenance de 2e division espagnole où il a affolé les compteurs avec 18 pts de moyenne. Dans un championnat solide, ce genre de performances n’est pas anodin et Taylor pourrait bien être l’une des surprises de la saison côté havrais, où il devrait évoluer en partie sur le poste d’arrière.

A l’aile, c’est l’américain au passeport nigérian Chamberlain Oguchi qui pose ses valises. Fin et athlétique, Oguchi termine son cursus universitaire au sein d’Illinois State avec des stats honorables (15 pts et 5 rbs), usant (et abusant ?) du tir longue distance, ce qui lui vaut un pourcentage de réussite faiblard (aux alentours de 40%). Néanmoins, les décalages créés par les feux follets, Miller et Taylor, devraient lui permettre de shooter dans un fauteuil certains soirs.
Enfin, gros chantier à l’intérieur pour épauler le géant Romain Duport (2,17m) avec les arrivées successives d’Odartey Blankson, Andrew Lovedale et Joseph Jones. Intérieur de petite taille (1,99m), l’américano-ghanéen Blankson est pourtant sorti de la célèbre université d’UNLV à Las Vegas, avec des statistiques flatteuses (18 pts et 10 rbs). Après un passage correct en division 2 italienne pour débuter sa carrière, il finit par atterrir en Corée où, au défaut d’avoir une grosse opposition, il se remplit les poches de dollars.

Frustre offensivement mais dévoué et bon défenseur, l’anglo-nigérian Andrew Lovedale a quant à lui pleinement participé au fabuleux parcours de sa modeste fac de Davidson depuis deux ans (12.5 pts, 8.7 rbs et 1.5 ct), en étant le lieutenant du shooteur démoniaque Stephen Curry, récemment choisi en 7e position de la draft NBA.

Pour terminer son recrutement, le coach Jean-Manuel Sousa s’est attaché les services du pivot Joseph Jones qui présentait cette année des stats, dans un modeste club turc (13.8 pts et 6.4 rbs), un peu moins imposantes que son physique (2,07m pour 115 kg). Seulement âgé de 23 ans, il vient compléter une équipe résolument jeune, athlétique et dense mais dont Dieu seul peut aujourd’hui prédire le véritable niveau…

Meneurs : J.J. Miller – Kammron Taylor
Extérieurs : Chamberlain Oguchi – Rudy Jomby – Pape Sy
Intérieurs : Andrew Lovedale – Joseph Jones – Odartey Blankson – Romain Duport.


Paris Levallois Basket
Paris Levallois Basket

Paris-Levallois : un savant mélange de joueurs expérimentés et de jeunes talents

A peine remonté en proA, le Paris-Levallois semble s’être armé suffisamment pour s’extirper rapidement du spectre de la relégation. Si dominatrice en proB, l’équipe de la capitale a conservé tous ses cadres, y adjoignant quelques jeunes talents US, le tout formant un ensemble assez prometteur. De là à en faire un poil à gratter du championnat ? Tout dépendra des nouveaux arrivants.

Menée par le chef d’escadron Jimmal Ball, véritable patron sur et en dehors du terrain et qui s’est décidément fait une spécialité de faire monter toutes ses équipes en proA, les Parisiens pourront toujours s’appuyer sur un solide socle composé de la mobylette Andrew Albicy, auteur de formidables prestations en équipe de France jeunes cet été, du solide intérieur Rodney Elliott, du roc Michel Jean-Batiste Adolphe, et des extérieurs de devoir mais non moins talentueux, Ekanga-Ehawa, Karangwa et Aka.

Albicy mis à part, tous ces joueurs ont déjà atteint la trentaine, et le coach Jean-Marc Dupraz a donc souhaité, pour combler les trois postes restants, insuffler du sang neuf par de jeunes et talentueux américains.

Le premier est certainement celui sur qui repose les plus gros espoirs. Il s’agit de l’ailier portoricain A.D. Vassalo. Tout juste sorti de la bonne université de Virginia Tech au sein de la meilleur division NCAA (la même que celle de Sean Marshall), ce joueur très polyvalent y présentait des statistiques très honorables (19 pts, 6 rbs et 3 pds). Rapidement passé cet été par l’effervescent championnat portoricain, il y a fait forte impression (25.6 pts, 6.7 rbs et 4.3 pds) en laissant notamment une ardoise de 53 points sur l’une des rencontres.

Deuxième recrue parisienne, appelée à suppléer par séquence Vassalo sur le poste 3 mais principalement engagée pour jouer en 4, LaQuan Prowell arrive de Turquie où sa première saison professionnelle fut un échec retentissant collectivement parlant (relégation de son club), malgré des chiffres individuels plutôt convaincants (15,5 pts et 5,7 rbs). Athlétique et pourtant capable de s’écarter à 3 points, Prowell voudra certainement effacer de sa mémoire cette saison éprouvante en se lançant un nouveau challenge en région parisienne.

Enfin, dernier arrivé, Lamont Hamilton a mis deux ans à débarquer au PL. Refusant l’appel du pied parisien l’an passé, ce pivot de 2,08m (mais version « brindille ») avait préféré vivre sa 2e saison professionnelle en seconde division espagnole à Tenerife pour une production de 13 pts et 7 rbs. Il avait refusé la proB, cette fois il accepte la proA et tentera de faire le poids dans la raquette.

Meneurs : Jimmal Ball – Andrew Albicy
Extérieurs : A.D. Vassallo – Joachim Ekanga-Ehawa – Prosper Karangwa – Wilfrid Aka
Intérieurs : Michel Jean-Baptiste Adolphe – Rodney Elliott – Lamont Hamilton – LaQuan Prowell

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