On sera des milliers…

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Voilà, c’est fini…

Jonathan Bourhis ne fera plus crisser ses semelles sur les parquets du monde. Jonathan Bourhis ne fera plus lever le Palais des Sports de Dijon, comme lors de cette dernière fois, où toute l’équipe s’était oubliée et où les spectateurs déconcertés s’étaient soudain découverts un héros qui ouvrait des possibles inattendus quand l’essentiel se délitait. Jonathan Bourhis ne sera pas le ciment de cette nouvelle génération dijonnaise, plus talentueuse que d’autres (que leurs prédécesseurs me pardonnent cette évidence), alors que tout le désignait à en être le porte-drapeau, la touche ultime, la lutte finale, la beauté suprême.

Sur cette terre de Côte d’Or dans laquelle on inhumait Claude Levi-Strauss, Jonathan a soufflé une dernière fois. Ce n’est pas injuste, c’est simplement ignoble.

Ce vendredi soir, Jonathan, tes coéquipiers vont jouer pour toi ; le Palais va hurler pour toi ; les téléspectateurs, le cul sur le fauteuil, vont vibrer pour toi ; Jacques Monclar va paumer sa voix pour toi ; et on sera des centaines, peut-être des milliers, à pleurer pour toi.

Ce vendredi, Jonathan, il serait insupportable à ta mémoire de prétendre que le sport, au regard de la mort, n’est que peu de chose. Vendredi, parce que justement la mort a frappé, le sport prendra toute sa dimension : celle de transcender l’émotion et l’honneur, l’humanité, la vie. Celle de parfaire l’hommage justement là où on le doit.

Ton équipe, Jonathan, va balayer Cholet, quelle gagne ou non. Et en plus, elle va gagner. Elle va mettre tes rêves en musique, et tes rêves étaient là : en être et l’emporter. Vendredi soir, Jonathan, tu en seras. Tu seras même celui vers qui les yeux, les esprits et les larmes se tourneront. Quant à l’emporter, ils te le doivent, ils le feront.

Tu as rêvé de faire une grande carrière. Sache que des milliers de braves gens passionnés par leur basket, dans cette ville qui t’a vu grandir, n’ont jamais, au grand jamais, vu une plus grande carrière leur être offerte en spectacle. Aussi courte soit-elle…

Skippy, qui n’a pas le cœur à rire.

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5 commentaires

  1. Alain

    Je trouve ton article parfait = bravo à toi dans ces circonstances difficiles.
    Tu as fait allusion à Claude Levi-Strauss, prouve le haut niveau de cet hommage ou tes mots sont pesés bien réfléchis.

  2. jupiter

    C’est plus qu’un hommage, c’est de la littérature comme seule la tristesse sait nous l’inspirer. Skippy, tes mots traduisent de la plus belle des façons nos pensées mélancoliques.

  3. seynoise

    vendredi soir tous devant notre télévision pour soutenir une équipe qui fera tout pour faire honneur a un grand joueur. La victoire n’est pas vraiment le but. L’important c’est de reprendre gout a la vie et de pouvoir continuer sur sa bonne lancée malgré la perte de Jonathan Bourhis et de son talent. Tous les supporters seront la pour soutenir cette équipe alors bonne chance.

  4. DAMIRETTE

    Ce soir au palais je sais que je n’arriverai pas à retenir mes larmes. Cette disparition m’a bouleversée. Injustice de la vie… Jonathan le destin n’avait pas le droit de te jouer un tel tour. Non seulement tu étais extrêmement doué mais bien qu’une grande carrière t’attendait tu n’avais pas pris la grosse tête. Ton sourire sur le parquet montrait ta joie de vivre ta passion à fond. Tchao l’artiste et merci. Tu resteras toujours dans nos coeurs.

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