Tony Parker, meilleur joueur du monde ?

La question qui agite la basketosphère n’est pas une interrogation vue de notre petit point de vue franco-français. Non, même outre-atlantique, la question est clairement posée et pas par n’importe qui : par Charles Barkley lui-même. L’ancienne star NBA et désormais le plus croustillant des consultants basket aux Etats-Unis a clairement adoubé Tony Parker en affirmant qu’il devait être élu MVP de la saison.

Ce joueur est-il le meilleur du monde ?

Pour commencer, Tony Parker est désormais sans concurrence à son poste. Seul Chris Paul était encore pour beaucoup le meilleur meneur en NBA, mais ça c’était avant… avant que Parker humilie jeudi dernier, et ce pour la énième fois, son pote CP3 (31 pts, 7 pds et aucune balle perdue pour Parker contre 4 pts, 3 pds et 3 balles perdues pour Chris Paul).
De l’aveu même de Charles Barkley, qui l’ouvre beaucoup mais souvent pour dire des vérités, « Parker est le meilleur meneur du monde, et c’est une démonstration ! ».

Mais la réflexion de Sir Charles va plus loin. S’il reconnaît volontiers que LeBron James reste au dessus et probablement le meilleur joueur de la planète, il s’appuie sur une réalité dans l’élection des MVP qui consiste assez souvent à élire le meilleur joueur de la meilleure équipe de la saison. « Ce trophée ne récompense pas forcément le meilleur joueur mais celui qui fait la meilleure saison, et ce joueur c’est Parker » affirme Barkley qui poursuit en égratignant les médias. « Parker n’a pas la reconnaissance qu’il mérite parce qu’il joue à San Antonio. Les médias n’y connaissent rien au basket mais les Spurs ont le meilleur coach »… et donc le meilleur joueur de la saison si l’on poursuit son raisonnement.

Le Big Three, c’est fini. Le patron, c’est Tony !

En effet, San Antonio, actuellement meilleure équipe de la ligue américaine, est drivée de main de maître par le meneur français.

Tony Parker évolue désormais sur une autre planète, faisant voler en éclat le formidable Big Three de San Antonio, prenant ainsi seul les pleins pouvoirs aux Spurs et relégant Tim Duncan et Manu Ginobili aux rôles de simples lieutenants.

Ces deux derniers se faisant vieux et régulièrement blessés, la manière dont Parker fait gagner les Spurs même en l’absence de ses deux comparses est proprement hallucinante. Sur le dernier mois, avec tout le poids de l’équipe sur ses seules épaules, Tony est encore monté en régime en jouant autour des 30 points de moyenne… et en gagnant. Et cette capacité à porter son équipe à bout de bras sans Duncan et Ginobili en fait clairement l’égal d’un LeBron ou d’un Durant sur le plan du charisme.

Evidemment, les chances de voir Parker élu meilleur joueur de la saison sont minces (faire gagner un frenchy gringalet devant les monstres statistiques américains que sont James et Durant, vous n’y pensez pas ?!). Mais elles existent néanmoins, à une stricte condition : que les Spurs terminent en tête de la ligue à la fin de la saison régulière. Si le bilan des Texans est supérieur à ceux de Miami et d’Oklahoma City, alors Parker sera dans les discussions. Dans le cas inverse, no way… Tony n’aura rien.

Mais il pourra au moins se consoler en montant sur le podium (car le placer hors du top 3 serait du vol pur et simple)… et regretter d’avoir vu sa carrière se dérouler en même temps que deux monstres qu’on ne voit normalement qu’une fois tous les 20 ou 30 ans : LeBron James et Kevin Durant. Avec des saisons comme celles qu’il fait actuellement, il aurait à n’en pas douter été élu 7-8 ans en arrière. Le Tony Parker de ces deux dernières années est infiniment meilleur que le Steve Nash de 2005 et 2006, qui lui est tombé dans la bonne fenêtre de tir pour recevoir le trophée de MVP.

Pour voir le plaidoyer de Charles Barkley pour notre « Zidane du basket », c’est ici :
http://www.nba.com/video/channels/barkley_website/2013/02/22/20130221-chuck-on-tony-parker-for-mvp.nba

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